Fiche thématique
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10 avril 2025
L’Acre prend la forme d’une exonération totale ou partielle de cotisations pendant les premiers mois d’activité. L’Acre ne doit pas être confondue avec l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce) qui est une aide financière destinée aux créateurs ou repreneurs d’entreprise en France choisissant de recevoir un capital au lieu du maintien partiel de l’allocation d’aide au retour à l’emploi.

Sommaire

Les conditions nécessaires pour obtenir l’Acre

Les travailleurs indépendants éligibles à l’aide aux créateurs et repreneurs d’entreprises

Peut bénéficier de l’Acre, la personne qui crée ou reprend une activité économique industrielle, commerciale, artisanale, sous forme d’entreprise individuelle ou de société, à condition d’en exercer le contrôle, ou qui entreprend l’exercice d’une autre profession non salariée, et qui est dans l’une des situations suivantes :

  • être travailleur indépendant ne relevant pas du régime micro-social ;
  • être travailleur indépendant relevant du régime micro-social et de l’une des catégories suivantes : demandeur d’emploi indemnisé par le régime d’assurance chômage, bénéficiaire de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ou du revenu de solidarité active (RSA), demandeur d’emploi non indemnisé mais inscrit à France travail pendant 6 mois au cours des 18 derniers mois, jeune âgé de 18 à moins de 26 ans (sans autre condition) et jeune de 26 à moins de 30 ans n’ayant pas travaillé suffisamment longtemps pour prétendre aux allocations-chômage ou reconnus handicapés, une personne salariée ou licenciée d’une entreprise en redressement ou liquidation judiciaires qui reprend tout ou partie de cette entreprise, un titulaire d’un contrat d’appui au projet d’entreprise, (CAPE), s’il remplit l’une des conditions visées ci-avant une personne physique créant ou reprenant une entreprise implantée au sein d’un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPPV) ;
  • être bénéficiaire de la prestation partagée d’éducation de l’enfant dans le cadre du dispositif de la PAJE ;
  • être le conjoint collaborateur d’un travailleur indépendant qui ne relève pas du régime micro-social et qui bénéficie lui-même de l’Acre.

Il doit s’agir d’un réel début d’activité. Une reprise d’activité intervenue soit dans l’année au cours de laquelle est survenue la cessation d’activité soit dans l’année suivante, un changement de lieu d’exercice d’activité ou une modification des conditions d’exercice de l’activité ne sont pas assimilés à un début d’activité.

Remarque

L’entrepreneur qui a précédemment bénéficié de l’Acre doit attendre l’écoulement d’un délai de 3 ans avant de pouvoir effectuer une nouvelle demande d’aide pour une activité différente. Ce délai s’apprécie à compter de la date à laquelle il a cessé d’en bénéficier au titre de l’activité antérieure.

La nature de l’entreprise

L’Acre s’adresse aux créateurs et aux repreneurs d’entreprise individuelle ou de société lorsque le bénéficiaire exerce effectivement son contrôle pendant au moins 2 ans à compter de la création ou la reprise d’entreprise.

Remarque

Le bénéficiaire de l’aide contrôle la société lorsqu’il :

  • détient (personnellement ou avec son époux, partenaire pacsé ou concubin, ses ascendants et descendants) plus de 50 % du capital, dont au moins 35 % à titre personnel ;
  • est le dirigeant et qu’il détient (personnellement ou avec son époux, partenaire pacsé ou concubin, ses ascendants et descendants) au moins un tiers du capital dont au moins 25 % à titre personnel et sous réserve qu’un autre actionnaire ne détienne pas plus de 50 % du capital ;
  • détient avec les autres bénéficiaires de l’aide plus de 50 % du capital, sous réserve qu’un ou plusieurs d’entre eux aient la qualité de dirigeant et que chaque bénéficiaire détienne une part de capital égale au moins au dixième de la part du principal actionnaire.

Peuvent notamment, bénéficier de ce dispositif l’entrepreneur individuel, l’associé unique de l’EURL, le gérant majoritaire de la SARL.

La nature de l’aide

Aide pour le travailleur indépendant n’ayant pas opté pour le régime micro-social

Le travailleur indépendant bénéficiaire de l’Acre est exonéré pendant 12 mois, à compter de son affiliation à la Sécurité sociale des indépendants, des cotisations d’assurance maladie-maternité, d’allocations familiales, de retraite de base et d’invalidité-décès.

Remarque

La CSG, la CRDS, la contribution à la formation professionnelle et les cotisations de retraite complémentaire obligatoire restent dues.

Cette exonération est modulée en fonction du revenu que le travailleur indépendant tire de son activité non salariée. Elle est :

  • totale, si le revenu professionnel est inférieur ou égal aux 3/4 du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) (soit, 35 325€ en 2025) ;
  • dégressive, si le revenu est supérieur aux 3/4 du PASS mais reste inférieur à ce plafond (soit supérieur à 35 325€ mais n’excédant pas 47 100€ en 2025) ;
  • nulle si le revenu professionnel atteint le PASS (47 100€ en 2025).

Lorsque le revenu est compris entre 35 325€ et 47 100€, l’exonération est calculée selon la formule suivante : E / 0,25 ✕ PSS ✕ (PSS – R).

  • E correspond au montant total des cotisations d’assurance sociale (allocations familiales, assurance-maladie, maternité, retraite de base, invalidité-décès) dues pour un revenu égal à 35 325€ en 2025 ;
  • PSS correspond à la valeur du plafond annuel de la Sécurité sociale (47 100€ pour 2025) et ;
  • R correspond au revenu de la personne bénéficiant de l’exonération.

L’exonération n’est pas maintenue lorsque les revenus atteignent le montant du plafond annuel de la sécurité sociale. Il peut y avoir un rattrapage de l’exonération lorsque les revenus de l’année sont définitivement connus.

Remarque

Le chef d’entreprise acquiert des trimestres pour la retraite auprès du régime de sa nouvelle activité. Le nombre de trimestres retenu dépend de son revenu.

Aide pour l’auto-entrepreneur ayant créé ou repris une entreprise

Pour les auto-entrepreneur, l’exonération Acre prend la forme d’un taux spécifique minoré de cotisations. Ce taux s’applique jusqu’à la fin du 3e trimestre civil qui suit celui au cours duquel intervient la date d’effet d’affiliation de l’auto-entrepreneur.

Type d’activité

Taux de cotisation pendant la période de l’ACRE

Taux normal de cotisation à la fin de l’ACRE

Vente de marchandises (BIC)

6,20 %

12,30 %

Prestations de services artisanales et commerciales

12,30 % (2025)

13,10 (2026)

24,60 % (2025)

26,10 % (2026)

Le droit à l’Acre est également conditionné aux revenus. En 2025, il ne s’applique que sur la partie du chiffre d’affaires ou des recettes supérieurs au plafond de la sécurité sociale après abattement  :

  • 162 414,00€ hors taxe, pour les activités d’achat et revente (abattement de 71 %)  ;
  • 94 200,00€ hors taxe pour les prestations de services BIC (abattement de 50 %) ;
  • 71 364,00€ hors taxes pour les prestations libérales (abattement de 34 %).

Pour la partie du chiffre d’affaires ou des recettes en deçà de ces seuils, l’auto-entrepreneur profite de l’Acre selon les taux en vigueur, pour la partie au-dessus, il doit régler les cotisations à taux plein (sans pour autant perdre l’Acre).

Les modalités pratiques de la demande

Pour les travailleurs indépendants ne relevant pas du régime micro-social, l’attribution de l’Acre est automatique. Par contre, l’auto-entrepreneur doit transmettre sa demande dès la création de son activité.

Lorsqu’il finalise sa déclaration sur le site du guichet unique des formalités des entreprises, il doit déposer un formulaire de « demande d’Acre pour les auto-entrepreneurs » à l’Urssaf.

Remarque

Pour bénéficier de l’Acre le plus longtemps possible (jusqu’à 12 mois), il est conseillé d’effectuer sa demande en début de trimestre civil (janvier, avril, juillet ou octobre).

L’Urssaf statue sur la demande dans un délai de 30 jours. En l’absence de réponse, l’Acre est considérée comme accordée.

Accompagnement individualisé du bénéficiaire de l’Acre

Chaque région propose un dispositif d’accompagnement à la création d’entreprise. Selon la région, l’accompagnement peut consister en une aide au montage du projet de création, une aide à sa structuration financière et/ou un suivi du développement de l’entreprise. Les conditions éligibilité et les modalités de la demande sont propres à chaque région.

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