Actualité
3 min de lecture
18 janvier 2024
Reporting de durabilité : quelles sont les étapes à franchir en 2024 ? Parmi les grands objectifs de 2024 : l’exercice de double matérialité résultant de la directive CSRD. Pour aider les entreprises à relever ce nouveau défi, quatre organisations ont récemment publié un support utile. Décryptage.

Dans un rapport communiqué le 18 décembre 2023, la chaire Audencia « Performance globale multi-capitaux », l’Ifaci, l’Orse et PwC ont mutualisé leurs expertises autour des enjeux de durabilité dans l’objectif d’accompagner les entreprises. « Ce document tente d’apporter des pistes de solutions à la mise en œuvre de cet exercice décisif pour le reporting de durabilité et pour la transformation des entreprises », précise le communiqué de presse.

Mettre en place une organisation

Première étape : s’organiser. Pour être efficace, chaque entreprise doit adopter une stratégie qui lui convient, l’objectif étant « d’en faire un exercice robuste, engageant, et encouragé par le plus haut niveau de l’entreprise », souligne le rapport.

Pour ce faire, il est nécessaire dans un premier temps de définir l’équipe projet. Cela passe par le choix d’un chef de projet généralement rattaché aux équipes RSE/développement durable ou Finance, la création d’une équipe pluridisciplinaire, la définition des instances de suivi et de supervision, etc. De plus, le rapport invite à identifier les « experts clés » et à s’assurer que leur contribution est adaptée. Enfin, il recommande de mobiliser les dirigeants qui sont un appui non négligeable pour mettre en place les projets prioritaires.

En synthèse, le rapport propose un outil définissant les rôles et responsabilités de chacun dans le processus de double matérialité.

Adapter l’analyse de durabilité

Deuxième étape : trier. Pour viser juste, l’entreprise doit déterminer les niveaux d’approfondissement et de détail de chaque thème. « La clé est de rester équilibré dans les choix et d’adapter le prisme d’analyse pour qu’il soit pertinent au regard de l’enjeu », prévient le rapport.

Décliner la double matérialité au sein de ses opérations

Déterminer comment décliner l'exercice pour prendre en compte les spécificités locales des filiales et/ou des zones géographiques.

Déterminer la granularité des enjeux

  • considérer tous les thèmes obligatoires ;

  • définir les enjeux de façon adaptée ;

  • mobiliser les analyses existantes ;

  • s'aligner sur la terminologie ;

  • ne pas laisser de côté les sujets moins matures.

Déterminer les impacts, risques et opportunités (IRO)

  • prendre en compte l'ensemble des dimensions ;

  • utiliser les normes ESRS ;

  • ne pas compenser le positif et le négatif ;

  • définir les profils de sites opérationnels. 

Intégrer les chaînes de valeur

Troisième étape : ne pas oublier les chaînes de valeur. La directive CSRD oblige à considérer toute la chaîne de valeur concernant la double matérialité. Les entreprises doivent « l’intégrer du mieux possible et entrer dans une logique d’amélioration continue », selon le rapport.

Comment faire ? Le rapport recommande de déterminer la ou les chaînes de valeur pour l’analyse (cartographier, représenter plusieurs chaînes de valeur selon la complexité des activités, simplifier la représentation, intégrer une analyse dynamique, ne pas tenir compte de la notion de responsabilité ou d’influence).

Instaurer un dialogue avec les parties prenantes

Quatrième étape : communiquer. Lorsqu’elles établissent leur rapport de durabilité, les entreprises doivent prendre en compte l’avis des parties prenantes.

Pour cela, elles devraient dans un premier temps cartographier les parties prenantes, identifier celles qui sont affectées et les sujets de chacune. Par ailleurs, il leur est recommandé :

  • d’utiliser des mécanismes de dialogue,
  • de définir le mode de consultation (entretiens, ateliers, questionnaires, etc.),
  • de préciser les attentes de la consultation,
  • de faire un retour aux personnes consultées, etc. 

S’adapter

Cinquième étape : composer avec l’existant. Les entreprises ont, pour certaines, déjà mis en place des dispositifs et analyses qui répondent aux attentes de la double matérialité. Selon le rapport, il ne faut pas tout réinventer mais utiliser ce qui existe déjà comme en matière de dispositifs de gestion des risques et de devoir de vigilance. Le tout est de veiller à la cohérence de l’ensemble.

S’il n’existe pas de solution unique pour établir son rapport de durabilité, la stratégie et la transparence semblent être la clé de voûte de l’analyse. « On va s’en sortir avec du bon sens et des solutions raisonnables », concluent les auteurs du rapport. A chaque entreprise donc de suivre sa propre discipline.

Joséphine BONNARDOT, ActuEL Direction Juridique